☼ La mort est mon métier
Titre :
La mort est mon métier
Auteur :
Robert Merle
Langue :
Français
Date
de parution : 1952
Editions :
Folio
Genre/catégorie :
Seconde Guerre Mondiale, nazisme
Nombre
de pages : 370
Prix :
8,20 €
Résumé
«Le
Reichsführer
Himmler bougea la tête, et le
bas de son visage s'éclaira...
-
Le Führer,
dit-il d'une voix nette, a ordonné la solution définitive du
problème juif en Europe.
Il
fit une pause et ajouta :
-
Vous avez été choisi pour exécuter cette tâche.
Je
le regardai. Il dit sèchement :
-
Vous avez l'air effaré. Pourtant, l'idée d'en finir avec les Juifs
n'est pas neuve.
-
Nein,
Herr Reichsführer. Je suis
seulement étonné que ce soit moi qu'on ait choisi...»
Mon
avis
Pour
ce roman que j'ai lu pour mon cours de français, je vais vous mettre
un avis un peu spécial : ma prof m'avait demandé d'écrire une
lettre ouverte dessus, en disant pourquoi il fallait le lire...
Je vous demande de lire
« La mort est mon métier », un livre de Robert Merle
racontant l'histoire d'un jeune allemand qui devient directeur
d'Auschwitz, alors que rien, au départ, ne laissait penser qu'il
deviendrait si cruel.
Je vous demande de le
lire sérieusement, en réfléchissant à la façon dont vous auriez
réagi face à tous les obstacles et opportunités qu'il rencontre.
Auriez-vous osé défier les ordres, après des années à les avoir
suivis sans penser aux conséquences ?
Je vous demande
d'apprendre à connaître ce personnage avant de donner votre
jugement. De suivre son histoire pendant toutes ces années, de voir
à quel point la lutte pour son pays est si importante pour lui. Je
vous demande de voir comment ce personnage se comporte lorsqu'il se
trouve avec sa famille, et comment il est face aux prisonniers du
camp.
Lisez ce livre en
observant les petits détails qui changent la vie de cet homme. Soyez
attentifs à ses paroles, mais surtout à ses pensées, aux
contradictions qui agitent parfois son esprit, et aux moments de
doutes qui l'assaillent. Observez.
Demandez-vous comment
les guerres et les conflits ont-ils pu façonner son esprit de telle
sorte qu'il puisse commettre ces actes sans véritablement avoir de
regrets par la suite.
Demandez-vous
comment ce jeune homme a pu avoir autant confiance en une personne
qui ne faisait qu'en tuer d'autres, sous prétexte que leur présence
était un « problème » pour l'Europe et pour
l'Allemagne.
Demandez-vous
comment cet homme qui ne faisait que s'occuper d'une ferme et de
quelques chevaux, avec sa femme et ses enfants, a-t-il pu finir comme
chef d'un camp de concentration, alors qu'il ne semblait pas haïr
les juifs, au commencement de toute cette histoire.
Demandez-vous
comment cet homme peut envoyer des enfants mourir dans ses camps, et
rentrer chez lui embrasser les siens, sans faire de parallèle avec
ce qu'il a fait un peu plus tôt.
Réfléchissez-y
longuement, posez-vous toutes ces questions, mais seulement à la fin
de votre lecture, après avoir tourné la dernière page.
Remémorez-vous tout le parcours de Rudolf Lang et demandez-vous
comment il a pu en arriver là.
Lisez ce livre pour
pouvoir vous poser toutes ces questions, parce qu'elles en valent la
peine et que personne ne saura jamais ce qu'il aurait fait dans ce
genre de situation. Auriez-vous réagi comme cet homme ? Lisez
ce livre pour en savoir plus sur ces évènements, pour tenter de
comprendre pourquoi ces personnes ont agi comme elles l'ont fait,
qu'est-ce qui les a poussées à obéir sans réfléchir. Ce livre
vous apportera des découvertes sur l'Histoire mais également sur
vous-même. Il vous aidera à vous poser des questions que vous ne
vous seriez sans doute jamais posées, alors que c'est quelque chose
de capital. Lisez ce livre pour réfléchir à vos actions, votre
manière de penser et d'agir, face aux ordres. Dites-vous que Rudolf
Lang aurait peut-être réagi autrement s'il avait lu ce livre avant,
s'il était né après la Seconde Guerre Mondiale. Comme vous.
Et
surtout n'ayez pas peur à la fin de cette lecture de vous demander :
Qu'aurais-je fait si j'avais été à la place de Rudolf Lang ?
Réfléchissez-y, et ne vous affolez pas si après trois semaines
vous ne trouvez toujours pas de réponse à cette question. Peut-être
que vous ne la trouverez jamais, mais vous aurez déjà fait un grand
pas en y réfléchissant.
Lisez-le, même pour le
plaisir de lire, même si le thème abordé peut être difficile.
Lisez, et faites-lire.
Veuillez
agréer, petits et grands lecteurs, l'assurance que ce que je viens
d'écrire est tout ce qu'il y a de plus sincère parmi ce que je
pense...
17/20
Extrait
–Tu
ne comprends pas, Elsie. Je ne suis qu'un rouage, rien de plus. Dans
l'armée, quand un chef donne un ordre, c'est lui qui est
responsable, lui seul. Si l'ordre est mauvais, c'est le chef qu'on
punit, jamais l'exécutant.
–Ainsi,
dit-elle avec une lenteur écrasante, voilà la raison qui t'a fait
obéir : Tu savais que si les choses tournaient mal, tu ne
serais pas puni.
Je
criai :
–Mais
je n'ai jamais pensé à cela ! C'est seulement que je ne peux
pas désobéir à un ordre. Comprends donc ! Ça m'est
physiquement impossible !
–Alors,
dit-elle avec un calme effrayant, si on te donnait l'ordre de
fusiller le petit Franz, tu le ferais !
Je
la fixai, stupéfait.
–Mais
c'est de la folie ! Jamais on ne me donnera un ordre pareil !
–Et
pourquoi pas ? dit-elle avec un rire sauvage. On t'a bien donné
l'ordre de tuer des petits enfants juifs ! Pourquoi pas les
tiens ? Pourquoi pas Franz ?
–Mais
voyons, jamais le Reichsführer ne
me donnerait un ordre pareil ! Jamais ! C'est...
J'allais
dire : « C'est impensable ! » et tout à coup,
les mots de bloquèrent dans ma gorge. Je me rappelai avec terreur
que le Reichsführer
avait donné l'ordre de fusiller son propre neveu.
Commentaires
Enregistrer un commentaire